Produits du terroir

Des marques de charcuterie  »françaises » rachetées par la Chine

Nous vous avons déjà mis en garde à propos de l’abus des appellations « produits de terroir » ou encore « made in France ». De même que le saucisson d’âne corse est une supercherie, les marques de charcuterie Justin Bridou et Cochonou n’ont jamais été françaises : elles appartiennent à la firme européenne Campofrio, elle-même filiale d’un grand groupe de viande porcine américain. Et les révélations ne s’arrêtent pas là…

Cochon en fusion

Justin Bridou, Cochonou mais aussi Aoste, marques qui bénéficient d’une image 100% française (le personnage de Justin Bridou est incarné par le stéréotype du Français) n’ont en fait rien des produits de nos terroirs.

Le géant américain Smithfield est d’ailleurs sur le point de fusionner avec la société chinoise Shuanghui International, cédant Cochonou et Justin Bridou pour plus de 7 milliards de dollars. Les produits devraient continuer d’être confectionnés en France, dans la région lyonnaise. Mais qu’en sera-t-il de la provenance de la viande et de son hygiène ?

Smithfield Foods, qui distribue de la viande de porc, charcuterie, barbecue dans douze pays dont la plupart européens, s’en est du moins vu donné l’autorisation par les autorités américaines (CFIUS).

Un mariage colossal

Lors d’une A.G. prévue le 24 septembre 2013, les actionnaires de Smithfield doivent donner leur accord quant à la fusion avec le groupe Shuanghui. Si la transaction est acceptée, il s’agira de la plus grande acquisition réalisée par une société chinoise aux Etats-Unis. Shuanghui International, le plus grand transformateur de viande en Chine, et Smithfield, premier producteur de viande de porc dans le monde, vont donner naissance ensemble à un véritable leader mondial de la protéine animale, a avancé, confiant, le P-DG de Shuanghui. Les deux colosses s’engagent à maintenir le meilleur niveau d’hygiène alimentaire et de sécurité dans la production de leur charcuterie. En tout cas, les autorités n’ont pas jugé la transaction comme une menace potentielle pour la sécurité nationale.

Et en France … ?

Depuis 2007, le nombre de bilans pris en charge par le Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis concernant des propositions de vente ou de rachat à (ou par) des firmes chinoises a triplé. Le phénomène est le même dans le reste du monde occidental, et constitue avant toute chose une réelle menace pour l’emploi : en effet, la Chine a pour habitude d’exporter sa main d’oeuvre. Qu’adviendra t il alors des employés des usines locales Justin Bridou et Cochonou ?

En payant ses salariés chinois au minimum syndical, Shuanghui optimisera ses bénéfices et risque de délocaliser massivement sa production en Chine. Mais le plus triste dans tout ça, c’est la déception causée par cette image de la charcuterie française, même si Cochonou et Justin Bridou n’ont jamais rien été d’autre qu’un grand mensonge, plutôt qu’une histoire de savoir-faire.

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